Découvert dans "Stand by me", il est le héros d' "A bout de course", le dernier Lumet
Un jeune garçon blond, un regard transparent qui perçait l'écran. Le héros de "Stand by Me" n'était sans doute pas pour rien dans le charme, l'authenticité et l'originalité du film de Rob Reiner. Il n'en était pas à ses premier pas. Il avait en effet débuté dans des publicités et des séries télévisées avant d'être découvert par Joe Dante qui lui confia le rôle d'un jeune prodige scientifique dans "Explorers", le faisant ainsi entrer dans la classe des grands. On se demandait comment ce jeune homme affublé d'un curieux prénom, River comme une rivière "mes parents l'ont trouvé dans un roman de Herman Hesse mais
je ne me souviens plus duquel" - allait tourner en prenant de l'âge. Eh bien, il a... bien tourné!
Le voici en effet dans "A bout de course", le dernier film de Sidney Lumet (sortie le 26 octobre). Il joue le rôle peu banal d'un jeune adolescent dont les parents, anciens militants gauchistes, ne cessent de changer de domicile et d'identité pour échapper à la police. Lui aimerait bien pouvoir poser ses valises et commencer tout simplement à vivre, à travailler, à aimer...
Là encore, le film doit beaucoup à la finesse de son jeu, à ce mélange de vérité et de gravité qui rend son personnage non seulement crédible mais touchant.
Peut-être d'ailleurs parce qu'il y a quelques similitudes entre River Phoenix et Danny, le héros d"'A bout de course". Comme ceux du film, ses parents, missionnaires des "Enfants de Dieu", ont sillonné l'Amérique du Nord au Sud, traînant derrière eux leurs enfants. "Déménager tout le temps, je sais ce que c'est. On vient juste d'acheter une maison et c'est si bon... Comme moi, Danny a la passion de la musique. En Floride, avec quelques amis, on a créé un petit groupe et on chante dans notre garage... Peut-être que ce sont tous ces points communs que j'ai aimés lorsque j'ai lu le script. Mais il m'a plu tout de suite et j'aimais beaucoup ce personnage. En plus, j'avais très envie de travailler avec Sidney Lumet parce qu'il a fait tellement de films que j'aime, "Serpico", "Un après-midi de chien"... C'est quelqu'un qui met ses acteurs en confiance. Il sait précisément ce qu'il veut et il l'obtient toujours - et de façon agréable. La chose la plus dure, pour moi, a été certainement d'avoir la patience d'attendre entre chaque prise, de faire attention à ne pas perdre ma concentration. Mais, ça aussi, on apprend à travailler avec."
Apparemment, River Phoenix ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il vient en effet de retrouver celui qui jouait son père dans "Mosquito Coast" de Peter Weir : Harrison Ford. Cette fois-ci, il joue Indiana Jones jeune. Et c'est sous la direction de Steven Spielberg dans "Indiana Jones et la dernière croisade". "Steven Spielberg est quelqu'un de très bien. J'ai seulement eu deux semaines de tournage et j'ai juste une petite apparition dans le film. Je n'ai pas pu lire le script avant le tournage. C'était top-secret." Ça l'est toujours. Pour l'instant, River Phoenix attend sereinement d'autres propositions. "Je suis très ouvert et je n'ai pas encore de plans bien définis. La seule chose que je sais, c'est que je veux continuer à faire mon travail. Mais qui peut prédire le futur ?". Personne, mais on ne se fait pas de souci pour lui.