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Explorers
Première N° 85, décembre 1985
A première vue, il n'y a pas grand-chose à explorer dans "Explorers" (à lire avec une pointe évidente d'ironie). Essayons tout de même de sonder l'insondable. Trois gamins d'un milieu social plutôt défavorisé réussissent à bricoler un engin qui les emmènera au 7e ciel retrouver les expéditeurs de messages codés qui leur parviennent en rêve Là-haut, la déconvenue ne manquera pas d 'humour noir. En effet, les extra-terrestres immondes et visqueux paraissent particulièrement débiles et leur grand et unique plaisir est d'imiter tout ce qui passe sur les petits écrans américains (les pubs, les clips, les émissions politiques ou les infos les plus dramatiques…)
Ici encore, dans le genre Grand Guignol, Joe Dante ne s'est privé de rien. Après le sanguinolent "Piranhas", le crucifiant "Hurlement" et les frasques délirantes et meurtrières des gentils Mogwaïs transformés en Gremlins qui nous tendaient un miroir sans concession, il poursuit ses cours d'instruction civique et morale. Ce disciple infernal de Roger Corman, passé dans la bande de Spielberg (on pense vaguement à "E.T.") nous met sans doute en garde quant au bon usage des rêves. Seulement, il y a dans "Explorers" un je ne sais quoi de trop bien préparé, de trop bien ciblé, de trop bien cuisiné. Le film se noie dans un excès d'effets spéciaux et de personnages stéréotypés. L'idée de départ est jolie, mais, très vite, le film s'enlise dans un faux suspense sans véritable intérêt. Cela dit, les tranches des extra-terrestres sont hilarantes et on finirait presque par s'y attacher si le film durait un tant soit peu plus longtemps. Mais, comme il a déjà été bien long à démarrer, on n'est pas mécontent qu'il s'arrête ! Pour inconditionnels seulement.
STELLA MONITOR
"River was a sensitive. He had so much compassion for everyone and
everything that he had a weight on his heart." ("River était un sensitif. Il avait tant de
compassion pour tout et tout le monde qu'il avait un poids sur le coeur") -- Samantha Mathis
