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Les Experts
Première N° 190, janvier 1993
Fraude électronique
Pour les experts dont il est question dans le titre, le monde des ordinateurs n'a plus aucun secret depuis longtemps. Dirigée par Bishop (Robert Redford en forme olympique), cette bande de sacrés loustics de tous âges, et plus ou moins en rupture de ban, est désormais chargée de tester l'efficacité des systèmes de sécurité électroniques de sociétés inquiètes de la recrudescence d'un nouveau genre de fraude, à l'heure où la plupart des transactions se font par ordinateurs.
Nos experts se trouvent par hasard en présence d'une mystérieuse petite boîte noire que tout le monde, les bons comme les méchants, veut s'approprier, car elle contient un système de décryptage unique au monde qui permet de forcer les codes de sécurité les plus sophistiqués pouvant donner accès aux fichiers de la CIA, aux finances des partis politiques ou au contrôle de l'espace aérien... Il ne faut pas longtemps à Bishop pour comprendre qu'un seul homme est capable d'être aussi bon que lui pour s'emparer de la boîte : son ancien partenaire (Ben Kingsley).
"Les experts" est l'un de ces divertissements réjouissants qui réconcilient le spectateur difficile avec le cinéma. D'abord, il y a le plaisir de voir Robert Redford retrouver une pêche et un humour qu'on lui croyait perdus. A cinquante-cinq ans, il a eu l'intelligence de choisir un film commercial de qualité où il a tout loisir de s'amuser, et nous avec lui. Phil Alden Robinson ("Jusqu'au bout du rêve") a su l'entourer d'acteurs aussi différents que Sidney Poitier, Dan Aykroyd et River Phoenix, tous parfaitement crédibles.
Croisement réussi entre "Wargames" et "Conversation secrète3, "Les experts" évite de noyer le public dans une multitude de références techniques incompréhensibles. Sans pour autant tomber dans une hyper-simplification au détriment de toute vraisemblance, Robinson fait progresser le suspense avec suffisamment de doigté pour qu'on ne s'ennuie pas un instant.
JEAN-PAUL CHAILLET
Studio N° 69, janvier 1993
Vous souvenez-vous des 'Trois jours du Condor" de Sydney Pollack avec Robert Redford et Faye Dunaway ? Ce thriller politico-romantique, qui reste un exemple du cinéma des années 70? le parfait dosage entre action et l'émotion, le suspense et les sentiments. Avec "Les experts", on sent que Phil Alden Robinson (le réalisateur de l'utopique "Jusqu'au bout du rêve" avec Kevin Costner qui avait fait un tabac aux Etats-Unis) a voulu retrouver le même esprit, tout en réactualisant la formule et en y introduisant les progrès de l'informatique. Ici, ce n'est plus un homme seul qui combat l'ennemi, mais une bande de cinq copains (dont Robert Redford) qui va devoir affronter la mafia. Les revolvers ayant été remplacés par des claviers d'ordinateurs. Pourquoi pas ?
Au départ, le film n'a aucun mal à trouver son rythme. C'est brillant, intrigant, drôle et palpitant. Le suspense s'installe, alors qu'en arrière-plan, une histoire d'amour se dessine entre Redford et Mary McDonnell. On ne sait pas vraiment qui sont les gentils. ce que désirent les méchants, l'ambiguïté plane et on est plutôt ravis. Malheureusement, après une heure de film, le propos est détourné par une thèse futuriste et grand-guignolesque, par une revanche tirée par les cheveux, qui gâchent tout notre plaisir. Le scénario devient alors invraisemblable, les pistes s'embrouillent et le temps se fait long. Dommage, car les acteurs sont tous parfaits, on est heureux qu'un producteur ait eu l'idée de réunir sur la même affiche des comédiens aussi différents que Robert Redford, Sidney Poitier, Dan Aykroyd, River Phoenix (dans un second rôle ingrat), Ben Kingsley et Mary McDonnell. Il a manqué peu de choses à Phil Alden Robinson pour qu'il réussisse un bon film. En concédant une deuxième heure aux conventions hollywoodiennes du moment, il s'est trahi et a perdu notre confiance. On aurait presque envie d'aller se plaindre au bureau des nostalgiques, et de se retaper, vite fait bien fait, "Les trois jours du Condor".
THIERRY KLIFA
"River was a sensitive. He had so much compassion for everyone and
everything that he had a weight on his heart." ("River était un sensitif. Il avait tant de
compassion pour tout et tout le monde qu'il avait un poids sur le coeur") -- Samantha Mathis